De l'avantage de jouer à domicile...


Le magazine sportif "Sports Illustrated" a fait une étude sur un phénomène constant dans tout les sports collectifs: L'avantage de jouer à la maison.

Avant d'en rechercher les origines ils ont déjà fait un constat frappant: La part des matchs gagnés à domicile est quasi constante dans le temps depuis aussi loin que l'on puisse remonter dans les archives et le pourcentage de victoires à domicile (vs les défaites et non le total des matchs, un détail important en soccer par exemple) ne varie que selon le sport que l'on étudie:
* Autour de 65% en soccer et en basket
* Autour de 60% en hockey
* Entre 55 et 58% en rugby et football américain
* Autour de 54% en baseball

Le seules différences notables sont en universitaire avec des pourcentages plus haut (69% en basket, 64% en football), liés au fait que les calendriers ne sont pas équilibrés et que les "grosses" universités s'offrent en début de saison quelques matchs faciles à domicile contre des écoles plus faibles.

"Sports Illustrated" s'est alors posée la question du pourquoi et les résultats sont assez surprenants.

Le premier réflexe est de penser à la pression du public sur les joueurs. Un impact difficile à jauger. Pour cela "Sports Illustrated" s'est penché sur les phases de jeu où un joueur se retrouve "seul" face à ce public et où il devrait donc obtenir de meilleures performances chez lui. Tirer un penalty en foot ou en hockey, un lancer franc en basket, un field goal en football ou lancer un strike pour un lanceur de baseball. Les résultats? AUCUNE différence entre les joueurs des équipes à domicile et ceux des équipes en déplacement! 75.9% de réussite dans les deux camps pour le lancer franc de basket (sur les 20 dernières années en NBA), un avantage de 316 à 308 pour les équipes se déplaçant dans les séances de penalties pour départager les équipes à égalité à la fin des matchs NHL entre 2005 et 2009. 72% de réussite des field goal et 41.5 yards de moyenne pour les punts en NFL dans les deux camps. 44.3% de strikes à domicile, 44.5% de strikes à l'extérieurs pour les lanceurs des MLBs sur les 3 dernières années (soit plus de deux millions de lancés!). En résumé, les performances des joueurs sont complètement déconnectées de l'endroit où ils jouent !

La seconde hypothèse fait intervenir les voyages, potentiellement fatigants pour l'équipe qui se déplace. Pour savoir si cela pouvait avoir une importance SI a regardé les performances à l'extérieur des équipes n'ayant pas à voyager pour se retrouver dans ce rôle. Comment jouent les Clippers quand ils jouent chez les Lakers? Les Rangers chez les Islanders? Les Cubs chez la White sox? Les Mets chez les Yankees? Les Raiders chez les 49ers? les Ravens chez les Redskins? L'AC Milan, à L'Inter? Et bien... aussi mal que lorsqu'ils doivent se déplacer à des milliers de kilomètres de leurs bases! Les proportions restent exactement les mêmes. Pour confirmer cet état de chose on remarquera qu'en fait la proportion de victoires à domicile est la même aujourd'hui à l'heure des jets privés qu'elle l'était dans les années 1900 quand les déplacements pouvaient prendre des jours de train... Non la fatigue du voyage n'est en rien à l'origine de l'avantage de recevoir.

La troisième hypothèse que le magazine étudie est celle de l'avantage qu'aurait une équipe à jouer en domicile du fait qu'elle est habituée au climat, aux caractéristiques du stade, au vent, aux dimensions du terrain etc... Et là encore les chiffres démontrent que cet avantage n'existe pas. En NFL sur la base des 6000 matchs joués entre 1985 et 2009, les équipes jouant dans des villes "froides" ne gagnent pas plus souvent à domicile quand le temps est effectivement froid et cela marche aussi pour les équipes des villes du Sud quand elles reçoivent des jours particulièrement chauds. En baseball là où chaque terrain a des dimensions différentes de son voisin on a l'habitude de considérer certains stades comme "pour les batteurs" et d'autres comme favorables aux lanceurs. Et pourtant aucun avantage statistique tant en lancer qu'à la batte ne se vérifie dans les chiffres pour par exemple des équipes "pro batte" qui recevraient des équipes "pro lancer". Non rien de tout cela...

Alors d'où vient cet avantage de recevoir pourtant si important et bien réel statistiquement?

Réponse demain..

2 commentaires:

  1. En réponse possible et dans ce que j'ai déjà eu l'occasion de lire il y aurait la possibilité de lien avec la physiologie, plus précisément au niveau hormonale.

    C'est sympa en tout cas la diversité des sujets abordés sur ce site. Je consulte tous les jours dorénavant.

    RépondreSupprimer

OBLIGATOIRE:
Signez par votre nom sous cette forme: prénom, nom, ville, club (le cas échant)
ou créer un compte, et vous ne serez plus jamais embêté

Sans quoi NOUS NE PUBLIERONS PAS vos commentaires!