De se casser une jambe avant de prendre la route...

Parfois des carrières footballistiques prometteuses sont brisées… pour le plus grand bonheur de tous ! En février je vous avais parlé de celle de Clarence Clemons le mythique saxophoniste de Bruce Springsteen: http://elitefoot.blogspot.fr/2012/02/benis-soient-les-chauffards-du-new.html Aujourd’hui remontons un peu plus loin encore en arrière pour nous retrouver à New York en 1940.

A cette époque les prestigieuses facs de la Ivy League jouent encore les premiers rôles dans le football universitaire. Elles proposent même encore des bourses pour les meilleurs jeunes sportifs du pays. Penn, Yale, Cornell, Dartmouth sont régulièrement classés dans le top 20 pendant les années 30 (Cornell finira classé 4ème en 1939, Dartmouth 7ème en 1937). Parmi ces équipes la vénérable Université de Columbia basée à New York. Les Lions gagnent le Rose Bowl 1934 contre Stanford et ont jusqu’à la guerre de très belles équipes. C’est dans ce contexte que débarque en 1940 un jeune halfback du Massachusetts. Ce catholique d’origine québécoise, excellent coureur de 100 mètres haies, avait reçu des offres de bourses des meilleures universités cathos du pays : Boston College et Notre Dame et avait pourtant choisi Columbia. Malheureusement pour les Lions il se casse la jambe dès le début de sa saison « freshman ».

Une blessure qui va stopper net la carrière de Jean Louis l’ancienne vedette de Lowell High, un gamin des quartiers pauvres d’une ville où l’on parle alors presque autant français qu’anglais tant les québécois y ont émigré en masse et qui n’a appris l’anglais que sur les bancs de l’école. C’est pourtant en maniant avec brio cette langue « étrangère » qu’il va devenir une légende de la littérature américaine du XXième sciécle. Jean-Louis va devenir Jack, mais il gardera son nom de famille d’origine bretonne : Kerouac.

A défaut d’écrire pour l’instant des romans qui vont bouleverser des générations de lecteurs, c’est depuis le banc de touche des Lions que Kerouac va rédiger ses premières publications : Des comptes rendus de match pour le journal de l’école le « Columbia Daily Spectator ». Il pense même avoir trouvé sa future carrière comme journaliste sportif et rentrant à Lowell l’année suivante il va écrire pour les pages sports du « Lowell Sun ». Mais les rencontres et les amis qu’il s’est fait à Columbia l’ont profondément marqué et il s’installe définitivement à New York en 42 pour se lancer à corps perdu dans la littérature. Il y retrouve d’autres étudiants de Columbia, Alan Ginsberg, William S Burroughs et Neal Cassady avec qui il va créer le mouvement « Beat ». Un mouvement qui va influencer toute la vie artistique américaine de l’après-guerre et bien au-delà…

Allez savoir si, sans cette jambe brisée, Jack Kerouac n’aurait pas été « On the road » avec une équipe NFL en 1949 au lieu d’être en train de faire le premier et plus grand « trip » de tous les temps…

1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas ,ce monsieur mais grâce a cet article j''ai appris beaucoup.


    A+Eric

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