Entretien avec Professeur Y (4/4)

Dernier épisode de notre série de la semaine. Certains vont être contents de voir Cassandre repartir vers sa chère équipe, d'autres attendent déjà la suite de ses petits délires quelle qu'en soit leur forme....

- A vous entendre Prof, devrions-nous tout arrêter ?


- Le Foot en France c’est un passe-temps plus qu’une passion, le dimanche comme en semaine. Partageons, oui partageons : Mais en connaissance de cause, toujours !
Notre croissance doit être intelligente. Prendre en considération tous ceux qui sont concernés, et pas seulement quelques personnes à la recherche de profits ou de pouvoir. Je suis avant tout un amoureux de nos championnats et de ses passionnés. Des longs déplacements en bus, de l’amitié d’amateurs, la vraie. Le reste, pardonnez-moi, je n’y crois pas.

- Quel est le risque selon vous, Professeur ?

- Aucun, pour ceux qui ont conscience de ce qu’ils vivent. Désastreux pour ceux qui cherchent une reconnaissance, un ascenceur social. C’est de la connerie. N’y croyez pas ! C’est juste bon pour diviser les passionnés. Le risque serait bien de transmettre ce virus franco-français comme une maladie. Et d’enrôler une nouvelle génération dans ce mensonge. De recréer de nouvelles divinités nationales, régionales, départementales… Sur des routes qui ne mènent nulle part. Vous voulez ressembler à nos Ellliiittteeesss françaises ? Si vous restez ici, l’avenir c’est l’autre. C’est lorsque vous partez à l’entraînement avec le maillot de votre joueur préféré sur le dos, un peu sale et déchiré sur le côté. Et que plus rien n’existe à cet instant. Lorsque vous ouvrez votre sac de sport, avec ces vieux crampons au fond qui n’attendent que ça. Et ce plaisir de lancer ou de recevoir un ballon. Là vous avez gagné, c’est juré !

- Des regrets selon vous ?

- Reconnaissons que si nous sommes toujours là, c’est que nous n’avons pas eu le talent, l’éducation ou l’ambition vraie, nécessaire, pour partir. Ou le désespoir pas suffisamment immense. Nous nous sommes contentés de trop peu, avons manqué d’un appétit démesuré. Peut-être que nous n’avons pas été suffisamment grands. Peut-être que nous ne nous sommes pas aimés suffisamment pour partir. Le but de l’existence Footballistique étant de la vivre pleinement. Le Foot en France, c’est pour rendre plus excitante notre existence, avec l’indéniable frustration qu’elle contient dès sa naissance. Mais vivre égoïstement chez nous, ça n’a aucun sens. Vous savez, Legault, il est revenu poser ses valises, s’assurer un job.

"La décision de revenir en Europe en 2004 était avant tout une décision familiale (ma femme est française) ; le football restant ma passion, j’ai eu la chance d’atterrir proche d’un club aussi bien structuré que celui des Black Panthers et qu’en même temps la FFFA cherchait un coach pour l’EDF Senior. Jolies coïncidences ! Sur les années j’aurais eu quelques opportunités de retourner en Amérique, mais ma vie est ici maintenant – d’autant plus que ce n’est pas un déménagement vers « la porte d’à côté » !"

Tenez, relisez Blaise Cendrars du même coup : « tu es plus belle que le ciel et la mer ». Relisez ça, tout ! C’est un conseil : Quand tu aimes, il faut partir…

- Une conclusion Professeur Y ?

- Aimez la contradiction ! La vôtre. Je n’ai pas la prétention de changer des vies, surtout pas ! Encore moins le Foot en France : Simplement apporter une petite lumière. Même si elle ne vaut rien. Car le chemin est unique. Il faut que je vous laisse maintenant, que je parte, il est trop tard déjà… Ceux qui restent, continuez pour le seul plaisir de vous échanger le ballon de championnats en championnats, à vivre pour ces entraînements à 15 sous la pluie. Car si les Etats-Unis sont trop loin, l’autre est juste à côté.

Pour son développement : les vrais pionniers de notre sport en France aujourd’hui ne seront plus ceux qui l’importeront, les vrais pionniers de notre sport demain en France seront ceux qui partiront ! Pour de nouveaux horizons, à la découverte de la vérité, plutôt que son image maintes fois déformée, notre monde plein d’illusions de HHHAAAUUUTTT NNNIIIVVVEEEAAAUUU. Ceci est un message d’espoir à mettre dans la tête des nouvelles générations.

3 commentaires:

  1. Remettez le dans le formol, d'où il n'aurait jamais du sortir !!!!
    Et surtout, avant, faites lui faire un tour en primaire, pour la syntaxe, l'orthographe, le vocabulaire....le B,A BA..quoi !

    Vieil Argo

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  2. Même si je suis d'accord avec le propos, ça fait quand même beaucoup de couches pour simplement dire qu'il vaut mieux envoyer des gamins à l'étranger pour qu'ils espèrent un avenir dans le football américain plutôt que de rester dans des pôles français où le mieux qu'ils pourront avoir est un haut niveau... français.

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  3. Si ces textes evitent a quelques jeunes de gacher leurs études supérieures en pensant devenir des sportifs de haut niveau en sortant de poles c'est dèja ça.

    Les poles c 'est bien pour faire progresser le niveau en france et former une EDF junior performante et ensuite enchainer sur EDF senior en ayant une filiére de joueurs suivis.
    Mais si les jeunes perdent de vue la réalité et sacrifient tout au foot ils vont droit dans le mur parcequ'en passant par les poles trés peu arriveront à gagner de quoi vivre avec le football.

    Si demain un jeune me dit rever de gagner sa vie en jouant au foot je lui conseillerai de partir en highschool, au pire si ca marche pas il a rien perdu et rentrera bilingue avec une expérience intéressante.
    Faire le pole pour ensuite etre amateur en france et bosser a mi temps a Mc Do parcequ'on a oublier de se préparer un avenir c'est du gachis , ca ne sert clairement pas aux jeunes concernés.

    Les seuls gagnants sont les coachs et dirigeants de clubs qui les utilisent dans leurs équipes pour gagner le dimanche pendant quelques saisons vites oubliées.

    Est ce que ces clubs vont les aider ensuite a trouver un boulot ou a reprendre des études, vont ils leur proposer un réseau pour compenser leur investissement ?
    Actuellement peu de clubs le peuvent.


    Patrick-Bordeaux



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